Calculer et prédire les courants côtiers

Calculer et prédire les courants côtiers

Les courants côtiers transportent certes les substances polluantes mais aussi les sels nutritifs. Ils dispersent ou concentrent les larves d'organismes marins. Ils favorisent par leur existence l'implantation d'espèces ou au contraire en interdisent d'autres qui ne supportent pas de l'eau trop chaude, trop douce ou des courants trop violents. Bref, les caractéristiques physiques de l'eau de mer (salinité, température, courants) conditionnent l'équilibre écologique d'une mer régionale ou d'une baie.   

L'équipe de physique côtière de l'Ifremer conduit des recherches visant à décrire et simuler les caractéristiques physiques de l'océan côtier. Son champ d’investigation concerne la circulation des mers qui nous entourent (la Manche, le Golfe de Gascogne, le golfe du Lion et la Mer Ligure)

En physique côtières, l'application n'est jamais très loin de la recherche et les travaux de cette équipe servent (et ont servi) par exemple à :

  • étudier la dispersion des bactéries en mer pour positionner un rejet de station d'épuration
  • comprendre pourquoi certaines années les anchois se reproduisent mieux que d'autres et éventuellement limiter l'effort de pêche
  • déterminer les zones écologiquement fragiles en cas d'eutrophisation (algues vertes)

Un moyen d 'approcher la circulation réelle est de la simuler par ordinateur. On peut, comme le fait Météo-France pour l'atmosphère modéliser et prédire le mouvement des masses d'eau, leur température, leur salinité.

La demande de plus en plus pressante d’outils opérationnels et les progrès de l’hydrodynamique rendent nécessaire l’emploi de calculateur puissant. L’équipement installé récemment sur le centre de Brest permet déjà d’améliorer grandement la finesse et l’exactitudes des simulations.

L'un des objectifs de l'équipe est de simuler la circulation depuis 5 ou 10 ans et de faire un "album" des conditions hydrodynamiques (courants, salinité, température, mélange vertical …) le long des façades littorales.  Ces résultats pourront servir à mieux comprendre des phénomènes encore mal élucidés (apparition de phytoplanctons toxiques, mortalités ou abondances "anormales" de certaines espèces, les pollutions chroniques ou exceptionnelles de certaines zones. Comprendre c'est déjà aider à prévoir et à gérer ces mers côtières que l'on utilise et exploite (pêche, aquaculture, tourisme, rejet de déchets …).