Océanographie hauturière
Océanographie hauturière
En océanographie hauturière, la simulation numérique joue une rôle de plus en plus important. Les simulateurs numériques d'océan sont de véritables "laboratoires" qui permettent de mieux comprendre le fonctionnement de l'océan: les courants, le niveau de la mer, la manière dont l'océan stocke la chaleur ou absorbe le C02 atmosphérique, les écosystèmes marins. Le calculateur CAPARMOR permet de simuler l'océan global avec une maille grossière (30 à 50km environ) sur plusieurs dizaines d'années. Il permet aussi de simuler avec une plus grande précision (maille de quelques kilomètres) des régions limitées de l'océan, qui sont le siège de phénomènes particuliers, par exemple le Golfe de Guinée en Atlantique Tropical.
Le centre de calcul permet aussi l'analyse et la synthèse des observations. Par exemple, des cartes mensuelles de température et de salinité de l'océan mondial sont produites à partir de toutes les observations in situ des réseaux internationaux collectées au centre de données Coriolis (en particulier celles du réseau ARGO). Ces cartes sont utilisées pour comprendre l'origine de la variabilité de l'océan et à surveiller les changements liés au réchauffement climatique. Les analyses des observations in situ et satellites servent aussi à valider (ou invalider) les simulations numériques, et à faire progresser ainsi notre capacité à prévoir l'océan du futur.
Les projets réalisés sur le calculateur Caparmor au laboratoire de physique des océans sont nombreux et variés. Un exemple est le calcul de la variation des courants en Atlantique Nord en réponse aux différents régimes de temps atmosphériques. Cette étude, réalisée avec des simulations de l'océan soumis à des champs de vents atmosphériques correspondants à chacun des quatre principaux régimes de temps, a montré l'importance des phénomènes de blocage en hiver. Le blocage conditionne la manière dont les courants et le niveau de la mer varient d'une année à l'autre à l'échelle de tout l'Atlantique Nord.